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Faire confiance aux jeunes, le pari réussi de Gen'étiq

Faire confiance aux jeunes
Article paru dans la Voix du Nord le 28/06, par BENOÎT FABISZAK


Suite à l’incendie qui a ravagé ses locaux de Pont-à-Marcq en 2009, Gen’étiq, qui conçoit et imprime des étiquettes sur mesure pour ses clients aux quatre coins de la planète, a dû se rééquiper en machines. Des appareils anciens, qu’il fallait bien remettre au goût du jour. Et entre faire appel à un mandataire extérieur ou laisser leur chance à des étudiants en école d’ingénieur, l’entreprise a préféré opter pour ce second choix.

  1871244415_B97670285Z.1_20130628191751_000_GRCUVJ57.2-0.jpg Patrick Deschamps, un de ses techniciens, et cinq des six étudiants qui ont rénové la machine, derrière.       « Cette expérience montre que même des jeunes qui n’ont pas d’expérience professionnelle peuvent réussir un projet difficile », indique le fondateur et gérant de Gen’étiq, Patrick Deschamps. Il y a un peu moins d’un an, il décidait de faire confiance à six élèves ingénieurs de l’Institut catholique des arts et métiers (ICAM) de Lille pour faire passer l’une de ses machines à l’ère numérique, dans le cadre de leurs études.

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Des machines dépassées

« Après l’incendie qui nous avait frappés en 2009, on a dû racheter du matos d’occasion », explique le gérant. Dont une machine américaine vieille de 25 ans : « Autant dire que l’électronique a beaucoup évolué depuis ! » L’appareil sert à la production d’étiquettes sur mesure, la spécialité de Gen’étiq. Six pupitres de commande, qu’il fallait centraliser en un automate numérique programmable, afin de simplifier l’interface homme/machine.

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« Monter ce projet n’a pas été simple, note Patrick Deschamps. Ce sont des courants américains, et il a d’abord fallu retrouver les plans de câblage. » Même si la concrétisation de l’entreprise collective s’est surtout accélérée il y a un mois, « depuis que nous avons terminé les cours », commente l’un des étudiants. « Le week-end dernier, ils sont venus travailler quatre jours d’affilée pendant que la machine était arrêtée, pour tout mettre en place sans gêner la production, ce qui est tout à leur honneur », ajoute Patrick Deschamps.

« S’il n’y a pas d’apprentissage, il n’y a pas de succession »

Et si le chef d’entreprise est à ce point élogieux envers les étudiants, c’est qu’il y a tout de même une chose qu’il ne digère pas dans cette aventure : « Il n’y a pas vraiment eu de suivi de la part de leurs professeurs, regrette-t-il. Et puis, qu’ils réussissent ou non, leur note finale ne change pas. » Normal, pour de la main-d’œuvre gratuite ? Patrick Deschamps, qui n’en a pas moins une entreprise à gérer et une comptabilité qui tombe chaque fin de mois, voit les choses autrement. « Il nous était possible de faire appel à un mandataire extérieur qui aurait fait le travail en quinze jours, pointe-t-il. Ce qui veut dire que la machine aurait déjà été rentable depuis un an. Mais l’aspect économique ne nous intéressait pas, car l’idée était d’ouvrir l’esprit des jeunes. S’il n’y a pas d’apprentissage, il n’y a pas de succession. »

Des clients aux quatre coins du monde

Dans les mains de Patrick Deschamps, un classeur dans lequel il range tous les types d’étiquettes que son entreprise a déjà réalisées : lutte contre la contrefaçon à destination d’emballages pour des marques de luxe ou pour des médicaments du marché africain, simplification des procédures de vote grâce à des étiquettes à gratter, facilitation du transit international, comme avec ce surprenant adhésif rectangulaire, pas plus épais qu’une feuille de papier, que l’on dispose sur la porte des containers et qui, dès qu’il est déchiré, le signale à un ordinateur à l’autre bout du monde.

D’autres sont plus fantaisistes, à l’instar de cette étiquette qui laisse apparaître une tour Eiffel en la dépliant. La spécialité de Gen’étiq, c’est de proposer des solutions selon le cahier des charges du client. « Cette spécificité fait que je n’en n’ai jamais vu partir ! » confie le gérant. La machine qui vient d’être rénovée servira d’ailleurs à satisfaire un contrat avec l’Inde. « Nous allons produire des étiquettes de sécurité pour les compteurs électriques de cinq provinces indiennes, indique Patrick Deschamps, c’est un gros marché». Selon lui, l’entreprise, qui compte aujourd’hui « une quinzaine d’employés », devra pour ce faire embaucher.

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